Nous avons tous un besoin d’attachement
«Je rentre à la maison» : une expression chargée de sens, où pointe la joie de pouvoir trouver, certes, quatre murs pour s’héberger, mais encore l’odeur d’un repas qui mijote, et surtout la chaleur affective d’une famille dans laquelle j’ai ma place.
En hébreu, la maison se dit beit. Ce terme évoque le bâtiment, mais aussi la famille qui l’habite. On pourrait rendre ce double sens en français par l’expression la maisonnée. Au Moyen-Orient, il était d’usage que plusieurs générations vivent ensemble. La maisonnée comprenait de nombreuses personnes unies par différents liens de parenté. Malgré les aléas des événements et des personnalités, l’appartenance à une famille/maison était structurante pour chacun au point de définir une partie de son identité.
Aujourd’hui, la dispersion des générations et la grande mobilité géographique pour raisons professionnelles font que la maison de famille, transmise de siècle en siècle, est une réalité plutôt rare. Pourtant, le besoin d’attachement à un lieu comme centre affectif pour l’individu demeure.
Quand les grands enfants quittent la maison, ils mettent souvent des années avant de considérer leur domicile propre comme la maison, selon l’expression «rentrer à la maison». La venue de leurs propres enfants les amène à cette étape : celle de «faire famille», de se considérer comme ceux qui transmettent à leur tour mémoire, identité, sécurité, affection. D’être à leur tour, bâtisseurs d’une maisonnée. N’est-ce pas là leur vocation ?
Nicole Deheuvels est thérapeute familiale
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Article tiré du numéro Family, 2/2016
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