Une jeunesse sexuellement libérée, vraiment?

Vous affirmez que les petits-enfants de la génération qui a connu la libération sexuelle sont prisonniers de certains diktats et angoissés par rapport à la sexualité. Pourquoi?
La génération 68 a voulu s’affranchir des normes et des interdits. Mais de nouveaux devoirs sont venus remplacer les anciens et nous restons dans une sexualité normative: une norme a remplacé une autre norme. Avant, il était interdit d’avoir des relations sexuelles avant le mariage. Aujourd’hui, il faut en avoir. On s’est défait de l’institution religieuse, mais l’industrie pornographique est devenue un autre vecteur normatif. Avant, on avait le devoir de se reproduire, aujourd’hui, on a le devoir de jouissance.
La sexualité est devenue un champ anxiogène. On est «libre» de choisir si on est hétéro, homo, bi ou transsexuel. Avec cette liberté, les ados sont obsédés par leur moindre désir ou fantasme. Ils se disent: «Si j’éprouve cela, ça signifie que je suis ça.» Exemple: si j’ai des sentiments pour ma meilleure amie, c’est que je suis homosexuelle. La sexualité détermine qui on est, notre identité. On trouve aussi les angoisses de performance. On a peur de ne pas à être à la hauteur sexuellement et on croit que sa valeur dépend de sa réussite dans ce domaine.
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