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Et la vie amoureuse des parents solo?

© Dr
Veuf, divorcé ou encore simplement célibataire, quelle est la bonne attitude à adopter entre son enfant et son nouvel amour?

Il est des circonstances de vie où l’on se retrouve parent, sans pour autant avoir de partenaire à ses côtés. Cela est tout aussi vrai après une séparation, un décès ou encore lorsqu’une naissance hors mariage. Faut-il pour autant faire une croix définitive sur toute vie amoureuse? Pas nécessairement, mais il convient d’agir avec tact.
«Le parent solo ne doit pas oublier qu’il est aussi parent», rappelle tout de go Roger Eykerman, sexologue. «S’il souffre de sa solitude, l’enfant, qu’il l’exprime clairement ou semble ne pas en être affecté, souffre également de l’absence de l’autre parent.» Pour la psychologue clinicienne Anne Jeger, il est donc primordial «d’attendre un peu que les enfants aient bien intégré la réalité de la séparation de leur parent». Et de préciser que «cela peut rester un sujet difficile pour certains d’entre eux malgré le temps qui passe».

Faut-il tout dire?
S’il n’y a aucune règle absolue en matière de délai à respecter, il existe cependant quelques erreurs à ne pas commettre. «Pour un parent solo, l’erreur la plus fréquente consiste à considérer l’enfant non plus comme un enfant, mais comme un confident qui vient remplacer l’autre parent», pointe le sexologue. «C’est lui faire porter un fardeau trop lourd, mais aussi renforcer avec lui un lien privilégié, voire exclusif, qui fera d’un nouveau partenaire éventuel un intrus. Une relation de parent à enfant n’est pas une relation symétrique d’adulte à adulte.»
Faut-il dès lors cacher sa vie amoureuse à son enfant, quitte à lui mentir sur ses sorties? Avant d’évoquer un nouveau partenaire, il faudra d’abord s’assurer du sérieux de la relation. Et puis, souligne la psychologue, «il ne s’agit pas de se faire un point d’honneur de tout raconter aux enfants. Il est souvent judicieux de laisser venir les questions.»

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Pas à pas
Une autre erreur à éviter revient à prendre pareille annonce à la légère: «Imposer un partenaire sans avoir prévenu et préparé ses enfants au préalable, et leur dire «de toute façon, c’est ma vie, je fais ce que je veux» est la pire des méthodes», selon Anne Jeger. «Il ne fait pas croire que cela va être facile», avance-t-elle sans détour. «Cela demande beaucoup de temps, de patience, d’écoute des besoins de chacun et d’ajustements.» Le dialogue est juste essentiel.
«Un grand enfant ou adolescent peut comprendre le désir de son parent de reconstruire une vie amoureuse, mais il ne doit pas se sentir délaissé pour autant», insiste encore Roger Eykerman. «Il doit comprendre que son père ou sa mère ne choisit pas entre lui et un étranger, mais a besoin d’une autre relation adulte que lui, enfant, ne peut combler.» Et pour le sexologue, il est aussi capital de ne pas présenter «le nouvel élu comme un remplaçant du parent absent. Le nouveau venu devra gagner la confiance et le respect de l’enfant, et ne jamais lui être imposé.»
D’ailleurs, pour le spécialiste, rien ne vaut, dans ce genre de situation, l’amour témoigné à son enfant: «C’est en donnant encore davantage de preuves d’affection à son enfant qu’il pourra le mieux accepter l’idée d’un nouveau venu, qui pourra lui apporter également de nouvelles satisfactions…»

Anne-Sylvie Sprenger

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