La pandémie l’a démontré: les réseaux sociaux, jeux vidéos et autres applications en ligne ne sont pas que des objets néfastes dont il faudrait se passer. Nombreuses sont les classes d’ados ou de pré-ados qui ont basculé sur des plateformes comme Discord - dédiée, à l’origine, aux jeux en ligne - pour continuer les cours à distance. Avant d’être des outils pédagogiques, ces nouvelles technologies jouent un rôle important dans les pratiques culturelles des adolescents, souligne le sociologue Cédric Fluckiger. C’est notamment le cas pour l’accès à ce qui forme la culture de la jeune génération. L’ordinateur, le smartphone et Internet - permettant de télécharger, d’écouter un stream ou de visionner une vidéo sur YouTube - «sont nécessaires pour “consommer” la culture jeune».
Mais ces pratiques caractérisent également une nouvelle forme culturelle adolescente, c’est-à-dire un ensemble de valeurs, de connaissances et de croyances partagées, définit l’auteur de La culture numérique adolescente (éd. Les cahiers de l’Orme). Pour Cédric Fluckiger, cette culture numérique adolescente constitue ainsi le fonds commun de connaissances sociales nécessaires aux communications et interactions propres à l’univers numérique. Quel emoji utiliser avec qui? Faut-il répondre à tel message via Insta, Snap, WhatsApp ou Messenger? Une culture qui semble aller de soi mais qui peut être difficile à décrypter pour les personnes plus âgées et, en premier lieu, pour les parents.