L’amour rend aveugle

Éditorial de l’édition de l’automne.
La maxime est bien connue. «L’amour rend aveugle, le mariage rend la vue». Ce n’est qu’une question de temps pour que les conjoints, mariés ou non, réalisent que leur couple n’est pas parfait, que l’amour de leur vie n’est pas parfait et, en principe aussi, qu’eux-mêmes ne sont pas parfaits.
Mais pourquoi donc faut-il passer par là? Les scientifiques vous diront que c’est une question d’hormones. Le cerveau de couples amoureux ont été scrutés grâce à un IRM. Résultat des courses, la partie pré-frontale, qui abrite le raisonnement, ne fonctionnait pas dans leur situation sentimentale.
Les personnes qui ont passé par une ou plusieurs désillusions conjugales, vous diront que cet «aveuglement passager» est le seul moyen de passer par-dessus les imperfections de l’un et de l’autre. A défaut, il est difficile de s’engager. En effet, il est bien connu que celles de l’autre sont toujours plus «problématiques», plus «grandes», plus… plus… que les nôtres. C’est peut-être parce que les conjoints sont «guéris d’un aveuglement précédent» que les seconds «mariages» s’avèrent plus fragiles que le premier, selon les statistiques des sociologues et que sans une dose «d’aveuglement», un nouveau départ est compromis.
Alors que j’écris ces lignes en ce beau samedi matin du début de l’été, j’écoute «Cherish», un vieux tube de Kool & the Gang sur lequel je suis tombé récemment. Ce groupe qui a enflammé les discothèques dès la seconde moitié des années 80 chantait en boucle: «Chérir la vie, chérir l’amour, nous devrions chérir la vie, l’amour, aussi longtemps que tous les deux, nous vivrons.»
Oui, la vie de couple rend la vue. Oui, notre conjoint - pas plus que nous-mêmes - n’est pas parfait. Mais oui, là n’est peut-être pas l’enjeu principal. Chérir évoque pour moi un mélange de reconnaissance et d’engagement à nourrir cet amour. Et aussi d’acceptation bienveillante que «le couple parfait est peut-être celui qui a accepté son imperfection», comme l’affirme la thérapeute de couple et auteure Céclia Commo.
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PS: Pour savourer la vie de couple et construire une famille, une dose d’intentionnalité est indispensable. Le dossier sur la famille «écolo» en atteste une nouvelle fois. Le vœu de notre équipe de rédaction est que les articles de ce magazine continue à nourrir votre réflexion, à alimenter vos discussions entre quatre yeux (ou plus avec les enfants) et à susciter votre audace.
Une petite pensée en passant:
Comme la famille va, ainsi va la nation et ainsi va le monde entier dans lequel nous vivons.
Pape Jean-Paul II
