«Dis chéri, est-ce que tu m’aimes?» Si certains couples se posent souvent cette question, pour d’autres, elle a une connotation enfantine qui dérange un peu. Entre adultes, est-il bien nécessaire de minauder et quêter des déclarations à l’eau de rose plus ou moins convenues?

Gageons que oui, les déclarations d’amour ont toute leur place dans le mariage. Elles ne sont pas d’un autre siècle ou réservées à la séduction amoureuse prénuptiale. Si Kevin pose la question: «Est-ce que tu m’aimes?» à Maëlle, c’est qu’il a envie de l’entendre à nouveau de sa bouche. Besoin peut-être de se rassurer sur l’état d’esprit de sa compagne et la pérennité de ses sentiments. A une époque où c’est l’amour qui est le socle de l’engagement du mariage, quoi de plus normal que de s’en inquiéter et de veiller à l’entretenir? Peut-être aussi a-t-il envie de retrouver dans son regard une étincelle que les soucis avaient momentanément effacée.

Quand Pauline demande à Lewis: «M’aimes-tu?», c’est une façon d’attirer son attention sur elle. Bouffée d’égoïsme? Pas sûr! Plutôt appel à un quart d’heure de tendresse verbale ou physique. Les écrans nous accaparent tellement! Il y va parfois de la santé du couple que d’aller chercher son partenaire pour raviver la flamme ensemble. Posons nos portables et offrons-nous une bouffée d’affection! Cette démarche interrogative exprime à la fois un élan personnel et l’attente d’une réponse, d’une convergence.

Pour solliciter un câlin, l’invitation «Rejoins-moi dans notre jardin secret!» est une meilleure tactique que celle des silences boudeurs ou des reproches!

Nicole Deheuvels est conseillère conjugale et familiale et auteure. Elle dirige le service Solos/Duos de la fondation La Cause.

Magazine Family

Article tiré du numéro Family 3/22 Août – Octobre 2022

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