Où es-tu?

C’est souvent la première question qu’on pose ou qui nous est posée lorsque l’on décroche son portable! Si le nom de l’interlocuteur s’affiche, sa géolocalisation n’est pas indiquée. Derrière cette banale interrogation pourrait se cacher une grande ouverture d’écoute. «Où es-tu, Thomas?» Quand son conjoint l’appelle durant la pause de midi, Isabelle cherche non seulement à savoir dans quelle ville il a travaillé le matin, mais aussi quel a été le cadre de son intervention, à quels défis il a été confronté… Suivant le lieu, elle peut imaginer le paysage, le contexte professionnel et la route qu’il aura à faire pour rentrer le soir.
Quand Marion a les yeux dans le vide un moment et ne participe plus à la conversation, Jonathan sait que sa réflexion l’a transportée dans un monde intérieur. Elle est là, mais son esprit est ailleurs. «Où es-tu, Marion?» Par cette question, il ouvre en douceur une porte vers la confidence… comme une invitation à le laisser la rejoindre dans son voyage mental.
Là où nous sommes physiquement ou psychiquement, là résident nos préoccupations. «D’où me parles-tu?» Quand je te demande où tu es, je te demande aussi quel est ton état d’esprit et quel est ton combat. Une façon de m’intéresser à toi vraiment et de laisser le champ libre à un partage en franchise. Un cœur à cœur sans faux-semblants. «Où es-tu?» résonne comme «Où en es-tu?» et offre une oreille attentive à laquelle il fait bon se confier.
