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Aborder les séparations avec les tout-petits

Une fille assise à côté de sa mère semble bouder, les bras croisés
© Getty Images
Il est parfois difficile d’épargner les conflits familiaux aux enfants en bas âge. S’ils font partie de la famille, il est important d’aborder ces sujets délicats avec tact.
Anaïs Sorce

Que tonton et tatie rompent leurs fiançailles ou qu’un cousin souffre d’une maladie grave, il vaut mieux informer un enfant dès qu’il est susceptible d’être concerné. S’il n’est pas nécessaire d’entrer dans le détail de ces difficultés, l’important est de le rassurer rapidement avant qu’il ne remarque les problèmes et ne s’en sente responsable. En effet, naturellement égocentrés, les enfants en bas âge ont tendance à tout ramener à eux et ainsi à porter la culpabilité de la situation dès qu’ils se sentent exclus.

Parler avec sincérité et franchise

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Avec des mots adaptés à leur vocabulaire, l’adulte peut vulgariser la situation en accompagnant les mauvaises nouvelles de messages positifs. Par exemple, annoncer que les grands-parents ne vivront désormais plus ensemble tout en lui rappelant que cela ne l’empêchera pas de les voir l’un et l’autre. En effet, il faut garder à l’esprit que ces enfants peuvent être tentés, du haut de leurs quatre ou cinq ans, de proposer leur aide pour résoudre les problèmes à leur manière.

Il est donc essentiel de bien saisir les enjeux de ce type de conversation. Dans la mesure du possible, l’adulte doit pouvoir parler de la situation sans pleurer ni transmettre d’inquiétude, afin de ne pas submerger l’enfant. Dans ces cas de figure, métaphores et autres euphémismes sont souvent de faux amis, induisant le tout-petit en erreur. Lui dire qu’une tante malade est «très fatiguée» est trompeur, puisqu’il pensera qu’elle a simplement besoin de sommeil. Le rôle qui incombe aux parents est aussi de savoir tracer une limite et expliquer à l’enfant qu’il est encore trop jeune pour tout comprendre.

Rester bienveillant

Insistons encore sur le tact, qui est tout aussi important que le vocabulaire. En effet, un enfant peut être attaché à certaines figures familiales et ne devrait pas avoir à prendre parti. Quelle que soit la qualité d’une relation, il n’est pas bon de lui dire que votre sœur – qui est aussi sa tante – est insupportable. Quand bien même le commentaire serait fondé, l’enfant ne doit pas se sentir obligé de choisir entre deux adultes qu’il aime.

Enfin, ajoutons que le tout-petit a besoin de repères sûrs et solides et doit ainsi être laissé à l’écart des processus dont l’issue n’est pas certaine. Par exemple, tant que le déménagement d’un proche n’est pas confirmé, mieux vaut éviter de lui en parler. Prendre soin d’un enfant et le protéger des conflits familiaux peut donc parfois paraître un exercice de jonglage entre patience, franchise et tact, mais c’est un exercice nécessaire.

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