«En voiture!»

Les amis arrivent avec le visage renfrogné:
– Bonjour! Quelque chose ne va pas?
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– Oh, rien de grave; on s’est pris la tête tous les deux sur la route! Je ne sais pas pourquoi, à partir du moment où on monte dans cette voiture, il y a une chance sur deux qu’on s’énerve.
– Parce que tu avais préparé trop de valises et que ton mari s’inquiétait de ne pas pouvoir les caser dans le coffre?
– Même pas! Cette fois-ci, c’était à cause du GPS. Il nous a fait faire un détour de fou et on ne savait même pas pourquoi! J’en ai assez que Swen lui obéisse aveuglément!
– J’imagine. Pour nous aussi, c’est compliqué en voiture. J’ai pris une amende parce que j’étais à 5km au-dessus de la limite. Et, il venait de me dire de faire attention! Le ton est monté et j’ai boudé en silence durant toute la fin du parcours.
Les conflits en voiture font-ils partie du rituel de vos vacances? Si oui, vous êtes comme la majorité des couples. Un petit espace clos, la tension du voyage, la fatigue, les imprévus… autant d’ingrédients qui mettent facilement le feu aux poudres. Se jouent aussi par derrière des questions de pouvoir: qui prend le volant? Qui décide de l’itinéraire? Chacun tient à exister et la voiture est pour beaucoup un lieu de réalisation de soi. On est fier de sa voiture, on aime la conduire. A travers elle, on explore le sentiment de liberté: partir au bout du monde, s’affranchir du quotidien! Ce sont là des fantasmes qui se heurtent à la réalité des bouchons, de la chaleur ou des enfants qui se plaignent et transforment parfois le rêve en cauchemar.
Pour d’autres, la cause de tension est plutôt à chercher du côté de la peur. Peur de la vitesse non maîtrisée et d’un accident et parfois, des souvenirs douloureux hantent la mémoire. Si le conjoint n’est pas attentif et respectueux, le voyage sera difficile.
Faut-il en arriver à faire route à part pour aller au même endroit? Comme ce couple qui voyage, lui en moto et elle en train, car il ne peut s’empêcher de rouler trop vite et qu’elle ne le supporte pas?
Sans doute y a-t-il des solutions moins extrêmes qui mettent en œuvre dialogue et bienveillance, avec une touche de bon sens. Quelques idées: anticiper toutes les décisions (horaires, itinéraires, objectifs, etc.); charger la voiture la veille du départ; se faire un gros câlin avant de monter en voiture; ajouter un brin de fantaisie par un sympathique arrêt à mi-chemin; écouter une musique ou un podcast qui marque la joie des vacances! Et si la bonne humeur se perd en route, sachons rester philosophes: il arrive à tout le monde de tomber dans le piège!