Quand l’ordre de la fratrie ne définit pas notre personnalité

«Je suis content d’être l’enfant du milieu! J’ai toujours quelqu’un avec qui jouer.» Ces propos de mon enfant me rassurent. D’habitude, j’ai une tout autre idée: celle que les enfants du milieu sont souvent ignorés ou négligés par leurs parents. L’attention des parents, selon ce préjugé, est plutôt accaparée par l’aîné et le benjamin des enfants.
Une culture d’éducation
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Longtemps, l’ordre dans la fratrie définissait beaucoup de choses. En ce qui concerne les filles, par exemple, les grandes sœurs étaient considérées comme maternelles et attentionnées tandis que les petites sœurs étaient censées être féminines et éveiller un instinct de protection chez les hommes.
Dans notre propre enfance et surtout dans celle de nos parents, l’éducation se faisait encore beaucoup en fonction des sexes. Ainsi, il était très probable qu’une grande sœur doive s’occuper de ses jeunes frères et sœurs. L’éducation des garçons, en revanche, était axée sur la compétition et les petits frères devaient redoubler d’efforts pour atteindre le niveau de leurs aînés.
Vers une meilleure évolution
Aujourd’hui, nous sommes devenus plus attentifs aux rôles et à la répartition des tâches. Les garçons ont souvent pour modèles des pères plus impliqués à la maison et les filles sont mieux encouragées à être performantes et à avoir confiance en elles, même si on leur demande encore souvent plus que leurs frères.
La manière dont nous éduquons nos enfants est le facteur déterminant dans la manière dont nos enfants se développent et même si les mœurs ont changé, l’ordre de naissance influe souvent sur les interactions. A l’heure actuelle, les enfants plus âgés ont tendance à prendre les devants avec leurs frères et sœurs plus jeunes. Ils expliquent les jeux, guident et servent de modèles. Les enfants du milieu sont – comme l’a si bien décrit ma fille – ceux qui sont toujours étroitement liés à l’un ou à l’autre. Ils peuvent aussi servir de lien entre les grands et les petits, car leur position leur permet de se mettre à la place des deux. Les plus jeunes aspirent à ressembler aux aînés et à tenir le rythme avec eux. Ils ont tendance à atteindre certaines étapes plus rapidement.
Ne rangeons pas nos enfants
Ce qui compte, c’est plutôt de cerner les types de personnalités qui cohabitent dans nos familles et la manière dont nous, en tant que parents, agissons avec nos enfants. Dans une famille, le rôle de chacun dépend de nombreux facteurs internes et externes et celui de chaque enfant peut évoluer au cours de la vie.
Nous pouvons donc contribuer dans une large mesure à ce que nos enfants ne se retrouvent pas dans des tiroirs, bien rangés et coincés à une place de l’ordre de la fratrie. Par exemple, nous pouvons réfléchir aux clichés sur les rôles que nous portons avec nous et les briser consciemment. Avec de petits êtres humains qui ont besoin, dans nos familles, de champs d’exercice dans lesquels ils peuvent développer leurs capacités et leurs talents et où leur personnalité bien à eux trouve une place sûre.