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Quand adolescence rime avec patience

Noémie Suter
© DR
Chronique: «Mon petit grain de sel»
Noémie Suter

J’aime les orchidées qui décorent notre salon familial, avec leurs fleurs tout en finesse. Mais il arrive toujours un moment où celles-ci se détachent et ne laissent que des tiges bien vides. Elles me plaisent donc moins. Un jour, alors que je vais en mettre une au compost, une amie me conseille de la garder: «Elle pourra refleurir.» Je la déplace alors dans une salle de bain lumineuse que l’on utilise peu. Et je rachète une autre orchidée fleurie. Quelques semaines plus tard, la voilà qui rejoint la précédente dans la salle de bains. A ce jour, j’en dénombre quatre et j’oublie souvent de les arroser. Quelle surprise, quand j’ai dernièrement constaté l’émergence de nouvelles tiges! Pas encore de fleurs, juste des tiges d’un vert tendre magnifique! Et là, j’ai ressenti une émotion de gratitude: la vie était là et les fleurs reviendront!

Comme un flash, je pense à notre fille. Celle-ci a treize ans et je la vois de plus en plus souvent avec une mine maussade, comme si elle aussi avait perdu ses sourires, ses fleurs à elle. Je m’interroge: et si elle était comme mes orchidées? En train de subir une transformation, une phase ingrate durant laquelle le potentiel n’est pas encore visible? Une phase durant laquelle l’adolescent se replie sur lui, une phase normale, une période nécessaire et sensible durant laquelle il ne faut pas négliger d’arroser une terre qui pourtant peut sembler infertile? Même s’ils râlent, nos ados ont encore besoin de nos câlins et de nos mots doux… Et puis, un jour, nous verrons renaître des pousses d’initiatives, d’envies, de joie, d’ouverture. C’est en tout cas ma prière pour notre fille: qu’elle puisse refleurir en son temps! En attendant, j‘admets devoir travailler ma patience et surtout exercer ma foi. Car «la foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas».

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J’observe ainsi plus intentionnellement mes orchidées en transformation en remerciant mon amie pour son conseil horticole qui s’avère devenir un conseil de sagesse. Et j’observe ma fille, guettant sur son visage l’éclat de nouveaux sourires!

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