Maman poule ou maman cool?

Dans le monde des mamans, il y a celle qui interdit à son tout-petit d’escalader le canapé de peur qu’il tombe, et puis il y a celle qui, lorsqu’elle aperçoit sa fille de deux ans assise sur une petite chaise posée en équilibre sur le toit de la petite maison en plastique de jardin, lui dit: «Ne bouge pas, je vais te prendre en photo!» Je connais ces deux mamans et je les apprécie toutes les deux: une mère poule et une mère cool!
Et moi, quel genre de maman suis-je? Comment est-ce que j’accompagne mes enfants dans le développement de leur autonomie? Notre fille de treize ans me demande d’aller faire du shopping avec elle. Comme notre dernière sortie à la recherche d’un jeans s’est soldée par de la frustration parce que rien ne correspondait à ses goûts, je lui réponds donc que je préfère qu’elle y aille seule. Celle-ci s’étonne: «Tu es la seule maman qui n’ait pas peur de laisser aller sa fille toute seule dans une grande ville!» Elle a raison: je n’ai pas peur.
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C’est qui je suis, j’ai un tempérament confiant et je n’imagine pas le danger à chaque coin de rue. Je crois que ma fille est capable de s’orienter (surtout avec un smartphone) et de faire sa virée shopping sans se faire attaquer en plein jour. Je crois que l’autonomie se construit pas à pas, de manière douce et que c’est en faisant qu’on apprend. Je crois que nos enfants ont besoin que nous leur apprenions à utiliser tous leurs sens pour s’orienter et se débrouiller dans le monde réel. Ils ont besoin de se sentir en confiance et de développer leur sentiment de compétence: ils peuvent ainsi être fiers d’eux.
Mais ce processus nécessite un lâcher-prise de notre part, et c’est aussi valable pour les papas, ceux que l’on qualifie de «pères hélicoptères» tournant sans cesse autour de leurs enfants en craignant qu’un danger les guette. Ils ont eux aussi besoin d’apprendre à lâcher prise ou plutôt d’enseigner à leurs enfants à trouver les bonnes prises.
Je repense souvent à ce super papa observant son enfant grimper à un arbre et lui dire: «Concentre-toi: trois points fixes, un point mobile.» Depuis, je l’ai souvent dit à mes enfants. Alors, quand mon dernier rentre de l’école en me disant: «J’ai escaladé tout en haut de l’arbre en attendant le bus», je choisis la confiance. Et lui de rajouter: «Ne t’inquiète pas, maman, je me souviens de tes conseils et je ne vais pas plus haut si je ne le sens pas.» Je ressens alors le sentiment d’avoir accompli mon rôle, celui d’accompagner mes enfants sur le chemin de l’autonomie.
Jésus fait de même avec moi: il me laisse expérimenter et me guide par ses conseils de vie. A moi de vouloir grandir dans la foi sous son regard bienveillant qui m’encourage!