Les jeux en ligne ont la cote: la Française des Jeux enregistre 3,6 millions de joueurs en ligne et les paris sportifs sont les plus populaires. Ce plaisir, considéré comme inoffensif par une grande partie des joueurs, exploite des mécanismes psychologiques comme la récompense variable, l’investissement du temps ou la pression pour inciter les joueurs à dépenser. Ce qui mène souvent à la dépendance.

Reconnaître une dépendance

Dès 2018, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) a intégré le «Gaming Disorder» aux pathologies reconnues: temps de jeu croissant, dépenses importantes, isolement social, difficultés professionnelles ou scolaires, troubles de l’humeur… ces indicateurs permettent de reconnaître une dépendance. Il faut alors en parler avec bienveillance, sans minimiser le problème et en évitant les jugements ou la culpabilisation. En effet, derrière cette conduite se cachent souvent des fragilités: du stress, un besoin d’évasion ou de reconnaissance.

Le dialogue permet d’expliquer les dangers des dépenses excessives et d’établir des limites en ce qui concerne le temps d’écran ou de jeu. Afin d’encourager la prise de conscience de votre conjoint, prenez le temps d’observer, par exemple, l’impact du jeu sur les finances, toutefois sans en prendre le contrôle pour ne pas créer de tensions inutiles. Si c’est votre enfant qui a développé une addiction, l’éducation à la responsabilité est une bonne clé: il s’agit de lui apprendre à gérer un budget et à différencier ce qui relève du plaisir de ce qui est réellement nécessaire.

Rompre l’isolement

Comme les jeux en ligne peuvent enfermer le joueur dans un monde virtuel au détriment des relations réelles, l’enjeu est de l’aider à retrouver un équilibre. Interdire complètement les jeux en ligne serait contre-productif, mais des alternatives attractives comme des activités (jeux de société, excursion, sport, cuisine, bricolage, etc.), des temps de partage dédiés et un accompagnement peuvent être proposés. En tant que parent, renseignez-vous sur les jeux préférés de l’enfant pour que, mieux compris, il accepte mieux la transition.

Accompagner quelqu’un dans ce type de changement demande beaucoup de patience et de persévérance. Si la situation devient préoccupante, recherchez une aide extérieure: un conseiller pastoral, un groupe de soutien ou un spécialiste en addictologie peuvent être des alliés précieux pour retrouver un usage sain de l’argent.